Modèle de lettre de refus d’inspection d’un(e) professeur(e)-documentaliste
Objet : refus d’inspection, envoi par voie hiérarchique
Madame l’Inspectrice, Monsieur l’Inspecteur,
Partisan d’une réforme profonde du système éducatif, avec le soutien de mon organisation syndicale et conformément à la note de service du 13 décembre 1983, je vous informe de mon refus de subir une inspection (ou visite-conseil) pour les motifs suivants :
Parce que les interventions d’un inspecteur/d’une inspectrice ne sauraient remplacer la formation continue.
Parce que l’inspection (même sous sa nouvelle étiquette de « visite-conseil ») n’apporte aucune réponse aux difficultés de mon métier.
Parce que je ne conçois pas d’évaluation de l’action éducative par quelqu’un qui n’enseigne plus.
Parce que le ministre de l’Education nationale a affirmé publiquement, en novembre 2020, que nous, professeur(e)s-documentalistes, ne sommes pas « devant élèves ». A quoi rime une inspection –pendant une séance pédagogique- pour des personnes à qui on dénie la fonction d’enseignement ?
Parce que je ne conçois pas d’être inspecté(e) par quelqu’un qui n’a jamais pratiqué mon métier. Car, en vertu d’une conception anachronique de l’éducation, seul(e)s les agrégé(e)s peuvent devenir inspecteurs/inspectrices. Or, faute d’agrégation dans la discipline de documentation, aucun(e) professeur(e)-documentaliste ne peut devenir IA-IPR-PVS.
Parce qu’il ne saurait y avoir de collaboration pédagogique en dehors du cadre collectif et égalitaire d’une équipe d’enseignants et de collègues.
Parce qu’un IA-IPR-EVS ne peut être à la fois supérieur hiérarchique et conseiller formateur.
Parce que l’évaluation d’un enseignant par un unique inspecteur est forcément soumise à la subjectivité de celui-ci.
Parce que l’inspection-notation est une institution rétrograde qui entraîne la soumission, l’infantilisation, la division des personnels, renforce leur isolement et cautionne l’immobilisme.
Je vous prie, Madame l’Inspectrice/Monsieur l’Inspecteur, de croire à mon attachement au service public de l’Éducation nationale.